Le premier tour de l’élection présidentielle a eu lieu et nous avions tout… vrai. Le résultat du vote confirme le processus de sélection des candidats visible dans « Hollande, DSK, etc. ».
Les deux candidats présélectionnés par les « grands » médias – François Hollande et Nicolas Sarkozy – se sont retrouvés au second tour. Et on peut constater que Jean-Luc Mélenchon a fait les frais de l’appel au « vote utile » lancé par les organes de presse pro-Hollande (Le Nouvel Observateur, Marianne, Le Monde, Libération…)
Dans la première version du documentaire (en ligne depuis le 19 avril dernier), nous avons révélé le parti pris d’une grande partie de la presse en faveur de l’aile droite du PS, non-assumé par ces responsables de l’information (ou alors en privé, « off the record »).
Quant à la couverture de Libération du 9 janvier dernier affirmant que 30 % des électeurs « n’excluraient pas de voter Le Pen », nous avions raison d’interpeller Nicolas Demorand à ce sujet.
Seuls les électeurs répondant « oui, certainement » (8%) et « oui, probablement » (10%) à la question de savoir s’ils voteraient pour Marine Le Pen auraient dû être additionnés. Ajouter à ce total les 12 % répondant « non, probablement pas » constituait une grossière manipulation médiatique. Le score final de Marine Le Pen (17,9 %) prouve qu’il n’y avait aucune raison de les agglomérer et d’arriver au total fantaisiste de 30 %.
Il y a néanmoins une chose que nous n’avions pas anticipé : la manière dont la presse allaient couvrir l’arrestation du tueur de Toulouse à la fin du mois de mars. Durant toutes ces heures, où la figure du Français d’origine algérienne s’est superposée à celle du Diable, où Mohammed Merah a incarné dans l’espace médiatique LA menace pour la majeure partie de la population (bien plus que le chômage, les délocalisations, les accidents du travail, les difficultés à trouver un logement...), c’est le discours du Front National que l’on avait l’impression d’entendre.
Pendant deux jours, la vision du monde du Front National et de l’UMP a eu « carte blanche » dans la presse de droite comme de « gauche ». On aurait cru qu’une radio-télévision FN émettait sans discontinuer (tout comme la télé et la radio RPR l’a fait au moment de l’agression de Paul Voise – dit « papy Voise » – lors de la campagne présidentielle de 2002).
Et même si certains journalistes affichent publiquement leur hostilité à l’égard des membres du Front National, ce sont souvent les mêmes qui font preuve de complaisance avec la vision du monde du FN.
On peut combattre les dirigeants du FN sans pour autant s’opposer à la conception du monde de ce parti, on peut considérer néfastes les mesures proposées par Le Pen tout en décrivant le monde social à travers un prisme « immigrés/nationaux » qui est justement... celui du FN et de l’UMP (mais aussi d’une partie du centre droit et du PS).
Or, seule la grille de lecture riches/pauvres, dominants/dominés, nous parait pertinente. Problème : elle est rarement utilisée dans les « grands » médias lorsqu’il s’agit d’aborder les questions de société. Voilà pourquoi il faudrait créer une télévision de gauche.
Pour rendre visible ces intoxications, pour prendre connaissance de ces analyses à contre-courant du discours dominant, nous avons besoin de moyens financiers. Continuez de faire circuler l’information sur notre appel à dons afin de nous permettre de trouver les ressources nécessaires pour achever ce documentaire. Nous prévoyons de reprendre le tournage début mai 2012 pour aboutir à une version finale en septembre. Objectif : faire circuler le film au cinéma au 2e semestre 2012. À bientôt !
L’équipe de « Hollande, DSK, etc. »